Une déclaration forte contre la désinformation électorale au Cameroun

Article : Une déclaration forte contre la désinformation électorale au Cameroun
Crédit: ADISI-CAMEROUN. Avec son autorisation
8 août 2024

Une déclaration forte contre la désinformation électorale au Cameroun

Le 6 août 2024, des blogueurs, journalistes, chercheurs, activistes, défenseurs des droits de l’homme et acteurs de la société civile se sont réunis à Yaoundé, au Cameroun, pour le forum sur la désinformation électorale organisé par ADISI-Cameroun et CIPESA. Ils ont formulé la « Déclaration de Yaoundé sur la désinformation électorale », un texte fort qui dresse un constat alarmant des dérives constatées et formule des recommandations pour y faire face.

Le Cameroun fait face à une « manipulation de l’information qui accentue les tensions sociopolitiques et sécuritaires », à « l’instauration d’un climat de peur, de terreur et d’insécurité » et à « une stigmatisation avec en toile de fond, l’émergence des termes comme black leg, mouton du nord, babana, sardinard , tontinard, gadamayo , BH ». La désinformation et les discours de haine sont également « entretenus par/contre une partie de la diaspora » et le débat public est devenu « tribaliser », notamment en ligne et dans les médias.

Les recommandations de la déclaration

Face à ces dérives, les signataires formulent plusieurs recommandations à destination du gouvernement, des partis politiques et des médias et la société civile :

  • Pour le gouvernement : sauvegarder les libertés collectives et individuelles pendant la période électorale, promouvoir un accès équitable aux informations politiques et électorales, et garantir un climat sain pour l’élection présidentielle à venir.
  • Pour les partis politiques : élaborer une charte de lutte contre les discours de haine et la désinformation, et éduquer leurs candidats et partisans sur le processus électoral.
  • Pour les médias : veiller à des débats politiques sains et équitables, privilégier des intervenants constructifs, et concevoir des contenus aidant les citoyens à mieux comprendre les enjeux électoraux.
  • Pour la société civile : organiser des campagnes d’éducation aux médias, élaborer un glossaire des discours de haine et de désinformation, et vulgariser les outils de vérification de l’information.

Cette déclaration intervient dans un contexte tendu à l’approche de l’élection présidentielle camerounaise de 2025. Elle montre la mobilisation de la société civile pour faire face aux dérives de la désinformation et des discours de haine, qui fragilisent la tenue d’élections libres et transparentes. Vivement que cette déclaration porte des fruits.

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