Mpox : le Cameroun en alerte
Le 13 août 2024, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI) face à la recrudescence de la variole du singe (MPOX) en Afrique. Deux jours plus tard, le Ministre de la Santé Publique du Cameroun, Dr MANAOUDA Malachie, a lancé un communiqué de presse pour informer la population d’une situation sanitaire préoccupante.
Cette déclaration d’urgence de santé publique de portée internationale fait suite à celle de juillet 2022, qui avait été levée en mai 2023 après une baisse du nombre de cas dans le monde. Cependant, la situation s’est à nouveau aggravée en Afrique, avec une hausse significative du nombre de cas et de décès en 2024 par rapport à 2023. L’apparition d’un nouveau variant, le clade 1b, particulièrement préoccupante car il semble se propager principalement par voie sexuelle, est l’un des principaux facteurs déclencheurs de cette nouvelle déclaration d’urgence.
Selon le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, l’émergence d’un nouveau variant du virus mpox, sa propagation rapide en République démocratique du Congo (RDC) et son apparition dans plusieurs pays voisins sont très préoccupants. En 2024, on a déjà enregistré plus de 17 000 cas suspects et 517 décès, dépassant ainsi le bilan de 2023.
Selon le président du Comité d’urgence, le Pr Dimie Ogoina, la recrudescence actuelle du Mpox en Afrique, ainsi que la propagation d’un nouveau variant sexuellement transmissible, constituent une urgence non seulement pour l’Afrique, mais pour le monde entier. Il rappelle que le Mpox, endémique en Afrique centrale et de l’Ouest, a déjà provoqué une épidémie mondiale en 2022, et qu’il faut agir rapidement pour éviter que l’histoire ne se répète.
C’est quoi le virus Mpox ? Le virus Mpox (monkeypox, anciennement “variole du singe”) est une maladie infectieuse due à un orthopoxvirus qui se caractérise notamment par une éruption cutanée qui peut être isolée ou précédée ou accompagnée d’une fièvre ou de ganglions. Le virus Mpox peut être transmis par contact direct avec les lésions cutanées ou les muqueuses d’une personne malade, ainsi que par les gouttelettes (salive, éternuements, postillons…) et par contact indirect avec l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselles, linge de bain…). Visitez le site de l’OMS pour en savoir plus.
Le Cameroun face à une urgence sanitaire nationale
Face à cette menace, le Cameroun se trouve en état d’alerte. Bien que le pays soit un pays endémique pour le Mpox avec des épidémies récurrentes, la situation s’aggrave depuis le début de l’année 2024. Trente cas suspects, 5 cas confirmés et 2 décès ont été enregistrés, avec des foyers actifs dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du pays.
Le Ministre de la Santé Publique a donc lancé un appel à la vigilance et à la mobilisation de toutes les administrations et partenaires pour circonscrire et maîtriser la propagation de l’épidémie. La surveillance épidémiologique a été renforcée dans les zones à risque, et les investigations ainsi que la recherche active des cas et des personnes contacts se poursuivent. Le Ministre a par ailleurs rappelé les mesures de prévention essentielles, telles que le lavage régulier des mains, l’évitement du contact avec les fluides corporels des personnes malades et les animaux sauvages, ainsi que la cuisson adéquate des aliments. Il a également souligné que la prise en charge du Mpox est gratuite au Cameroun.
Les rumeurs en situation d’urgence, une menace pour la santé publique au Cameroun
Les derniers jours ont vu émerger une inquiétante rumeur sur les réseaux sociaux concernant un prétendu cas de monkeypox dans l’arrondissement de Mouanko. Selon un communiqué du préfet du département de la Sanaga Maritime, il s’agirait d’une « information erronée qui vise à discréditer à des fins inavouées l’action des pouvoirs publics dans la protection permanente de la santé des populations. » Le préfet a tenu à apporter un « démenti formel » sur ce fait, rassurant sur « l’effectivité de la surveillance active de ladite pathologie par les professionnels de la santé ». Il appelle également les populations à « plus de vigilance et de responsabilité pour ne pas servir de relai à cette fausse rumeur ».
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Les réseaux sociaux sont devenus un terreau fertile pour la propagation rapide de fausses informations, notamment en matière de santé publique. Les autorités s’inquiètent légitimement des conséquences que peuvent avoir ces rumeurs sur la confiance des citoyens envers les institutions et sur les comportements individuels.
Une maladie zoonotique qui nécessite désormais une réponse mondiale
Le Mpox est une maladie zoonotique, ce qui signifie qu’elle peut être transmise des animaux aux humains. Les cas sont fréquemment observés près des forêts tropicales humides, où résident des animaux porteurs du virus. Cette déclaration d’urgence de santé publique de portée internationale vise à mobiliser une réponse mondiale coordonnée pour lutter contre cette épidémie.
Quelques visuels de sensibilisation à la prévention du monkeypox conçus et diffusés en 2023.
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