Cameroun : Les communes face au changement climatique

Article : Cameroun : Les communes face au changement climatique
Crédit: ONACC, avec leur accord
13 mai 2024

Cameroun : Les communes face au changement climatique

Dans une initiative visant à renforcer la résilience des villes face aux catastrophes naturelles d’origine climatique, une convection a été signée le 7 mai 2024 entre le ministère de l’Habitat et du Développement Urbain (MINHDU), les Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC) et l’Observatoire National pour les Changements Climatiques (ONACC). 

Pourquoi cette convention ?

Le Cameroun est confronté à de nombreux défis liés au changement climatique. Parmi les plus visibles, on peut citer l’augmentation des températures, les sécheresses plus fréquentes et les inondations. Les données climatiques analysées par l’ONACC révèlent une probabilité élevée de températures dans les six jours à venir. Ces changements ont un impact direct sur la santé des communautés locales, l’agriculture, la biodiversité et l’économie du pays.

Notons aussi que les phénomènes naturels extrêmes liés aux changements climatiques au Cameroun se conjuguent avec le désordre urbain. Les canalisations bouchées par les ordures ménagères et les constructions non alignées augmentent de manière accrue les risques de catastrophes dans les villes telles que les inondations, les coulées de boues, les glissements de terrain, etc.

Selon les explications, rapportées par le blog STOPBLABLACAM du président national des CVUC Augustin Tamba, « cette convention constitue une opportunité face à la conjoncture des urgences marquée par les vulnérabilités sans cesse croissantes des populations aux effets dévastateurs des changements climatiques. Elle permet aussi de mutualiser les énergies pour l’élaboration des outils de planification et de réponse au niveau local, le renforcement de capacités et la pleine implication des élus locaux aux côtés de l’État, en vue d’apporter des réponses appropriées et pérennes à cette menace universelle ? »

Via la page Facebook de l’ONACC, l’on pouvait également lire au soir de la signature de cette convention le commentaire suivant :

« Cette Convention qui formalise le cadre de collaboration entre le MINHDU, l’ONACC, et les Communes à travers leur Association faitière, permettra la fourniture des services climatiques aux acteurs urbains, notamment les bulletins de prévision et d’alertes précoces qui seront diffusés à travers les réseaux et divers moyens de communication sociale pour sensibiliser les populations. »

Post Facebook ONACC

Les communes doublement interpellées


Par rapport à la lutte contre les effets du changement climatique et l’ordre urbain, la loi du 24 décembre 2019 portant sur le code général des collectivités territoriales décentralisées transfert plusieurs compétences aux communes. À titre illustratif, citons :

  • Les opérations de reboisement et la création de bois communaux ;
  • L’élaboration des plans communaux d’actions pour l’environnement ;
  • la lutte contre l’insalubrité, les pollutions et les nuisances ;
  • Le suivi et le contrôle de gestion des déchets industriels ;
  • L’élaboration et la mise en œuvre des plans communaux spécifiques de prévention des risques et d’intervention d’urgence en cas de catastrophes ;
  • La pré-collecte et la gestion au niveau local des ordures ménagères ;
  • La délivrance des certificats d’urbanisme, des autorisations de lotir, des permis d’implanter, des permis de construire et de démolir.


Cette convention s’inscrit non seulement dans un cadre juridique propice, mais rappelle également aux communes le rôle crucial qu’elles doivent jouer dans la lutte contre les désastres climatiques.

Je supporte cette initiative


Selon moi, une des clés du succès dans la lutte contre les effets du changement climatique au Cameroun réside dans l’approche de coordination solide entre les communes et les populations. En établissant un lien étroit avec les habitants, les communes peuvent renforcer les stratégies de sensibilisation et de mobilisation et créer un engagement collectif plus fort en faveur de la protection de l’environnement.


En impliquant les citoyens dans la planification et la mise en œuvre des actions climatiques, les communes favorisent un sentiment d’appartenance et de responsabilité collective. Des réunions de quartier et des plateformes de dialogue peuvent être mises en place pour permettre aux populations de s’exprimer, de partager leurs préoccupations et leurs idées, et de contribuer activement à la prise de décisions. La bonne nouvelle ici est que les comités de quartier ou de village sont déjà reconnus comme des cadres de concertation légale depuis l’arrêt ministériel du 19 juillet 2023. Les communes peuvent ainsi travailler en étroite collaboration avec ces comités et toucher chaque ménage. À ce niveau, les communes peuvent également faciliter l’accès à des ressources techniques et financières pour soutenir les initiatives des comités visant à atténuer les effets du changement climatique.

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