Lutte contre le Mpox : le Cameroun renforce sa vigilance

Le 27 août 2024, le Programme National de Prévention et de Lutte contre les Zoonoses Émergentes et Ré-émergentes (PNPLZ) a organisé une table ronde d’information et de sensibilisation sur la variole du singe (monkeypox ou Mpox) à Yaoundé. Cet événement crucial a réuni des experts de divers ministères et organisations pour discuter de la situation actuelle du Mpox au Cameroun et informer le public des mesures et des stratégies de prévention.

Contexte de l’épidémie de Mpox au Cameroun

Le Mpox, anciennement connu sous le nom de variole du singe, est une maladie zoonotique causée par un virus du genre Orthopoxvirus. Entre le 1ᵉʳ janvier et le 8 août 2024, 30 cas suspects ont été signalés dans plusieurs régions du pays, dont 5 confirmés et 1 décès. Bien que la situation actuelle ne soit pas encore alarmante, il s’agit pour Sali Ballo, coordonnateur du Programme Zoonose, de nous préparer à l’inconnu et à l’imprévu. Le Mpox est un ennemi que nous devons anticiper, a-t-il souligné lors de son discours d’ouverture des discussions.

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Une table ronde pour mieux cerner le Mpox

L’événement a débuté par une présentation détaillée de la situation actuelle du Mpox par le Dr YAYA du Programme Zoonose. Il est revenu sur le nombre de cas depuis 2022 et a présenté les différentes actions qui ont été menées par le Cameroun pour contrer cette maladie. Cette présentation a été suivie d’un panel de discussion composé d’experts de différents ministères, du Centre Pasteur et de l’OMS.

Concernant le cas du Cameroun, le Dr. ELOUNDOU, représentant de l’OMS Cameroun à cette table ronde, a souligné qu’un plan de préparation et de réponse a été soumis à l’OMS Afrique, nous restons pour l’instant en alerte. Quant à la capacité des laboratoires camerounais à diagnostiquer et à identifier le virus, le Pr NJOUOM du laboratoire CPC a rassuré le public. Plusieurs laboratoires camerounais disposent aujourd’hui des capacités de diagnostic du virus Mpox.

Le Dr. FEUSSOM Jean Marc du MINEPIA et M. LEKEALEM du MINFOF ont également souligné l’importance de comprendre les deux modes de transmission du virus : transmission zoonotique et interhumaine. Pour contrer la transmission des animaux aux humains, des prélèvements ont été faits dans quelques réserves forestières et envoyés au laboratoire pour analyse. Le Dr Patricia Mendjime, représentant le Minsanté à cette discussion, a précisé que la prise en charge du Mpox est hospitalière. Tout cas suspect doit ainsi être immédiatement conduit à l’hôpital le plus proche. Il est également important de rappelé que la prise en charge du Mpox demeure gratuite dans tous les hôpitaux camerounais.

Les chemins de la prévention du Mpox au Cameroun

À l’issue de la table ronde, les experts ont formulé quelques recommandations. Il s’agit principalement de :

• Mettre en place des programmes d’éducation dans les communautés locales, en particulier dans les zones à haut risque sur les symptômes du Mpox et les mesures de prévention ;
• Renforcer les systèmes de surveillance à base communautaire pour une détection précoce des cas suspects;
• Former les écosgardes et les communautés vivant près des forêts sur la manipulation sécurisée des animaux sauvages pour réduire les risques de transmission zoonotique;
• Renforcer la sécurité et le système de gestion des échantillons pour les laboratoires;
• Former les agents de santé à la détection précoce, au diagnostic et à la prise en charge des cas de Mpox.

Soulignons au passage que le Plan National Intégré de Lutte contre le Mpox au Cameroun définit les axes stratégiques de réponse à la propagation du Mpox. Toutes les recommandations issues de cette rencontre et leur réalisabilité sont à situer dans ce cadre.

Cette table ronde marque une étape importante dans la lutte contre le Mpox au Cameroun. En rassemblant des experts de divers domaines, l’événement a permis de sensibiliser le public sur les mesures et les stratégies de prévention du virus. La mise en œuvre efficace de ces recommandations sera cruciale pour contenir la propagation du virus et protéger la santé publique au Cameroun.