Extrême-Nord Cameroun : quand le ciel joue aux montagnes russes

L’ Extrême-Nord et une partie de la région du Nord Cameroun font face à des défis climatiques sans précédent. Entre inondations dévastatrices et sécheresses prolongées, les deux régions oscillent désormais entre deux extrêmes.

Un climat en dents de scie

Dans cette région, le climat a toujours été caractérisé par une alternance entre saison sèche et saison des pluies. Cependant, ces dernières années, les variations sont devenues plus brutales et imprévisibles. Les périodes de pluie intense alternent avec des périodes de sécheresse prolongée, parfois au sein d’une même saison.

Quand les cieux s’ouvrent : le défi des inondations

Lorsque les pluies arrivent à l’Extrême-Nord, elles sont souvent très fortes. Le ciel semble s’ouvrir et l’eau tombe en grande quantité. Dans nos villes, l’eau remplit vite les rues. Les égouts ne pouvant tout absorber, les maisons et les magasins se retrouvent sous l’eau et les habitants hors de leurs maisons pour se mettre à l’abri.

Dans les champs, c’est encore pire. L’eau détruit les cultures. Les plantes qui ont mis des mois à pousser sont abîmées ou emportées par l’eau en quelques heures. Les agriculteurs perdent tout leur travail et leur nourriture pour l’année. Les routes, les ponts et les bâtiments sont touchés. L’eau abîme tout sur son passage.

Ces inondations apportent aussi des maladies. Le choléra et le paludisme sont de plus en plus présents dans cette région. Même si ces inondations ne durent pas longtemps, elles ont des effets durant des mois, voire des années. L’économie de la région en souffre, les habitants ont du mal à se remettre de leurs pertes. Il devient difficile de trouver assez de nourriture pour tout le monde, car beaucoup de récoltes ont été détruites.

La sécheresse : l’autre visage de l’extrême

À l’Extrême-Nord, la sécheresse devient un problème de plus en plus sérieux. Les périodes sans pluie s’allongent et deviennent plus intenses, causant des dégâts comparables à ceux des inondations.

L’impact sur l’agriculture est considérable. Sans eau suffisante, les cultures dépérissent dans les champs. Les agriculteurs voient leurs récoltes se réduire drastiquement, voire disparaître complètement. Cette situation met en péril non seulement leurs revenus, mais aussi la sécurité alimentaire de toute la région.

L’élevage est également durement touché. Les points d’eau s’assèchent progressivement, obligeant les éleveurs à parcourir de longues distances pour abreuver leur bétail. Certains animaux ne survivent souvent pas à ces conditions difficiles. La raréfaction de l’eau engendre des tensions sociales. Des conflits éclatent entre communautés pour l’accès aux ressources hydriques restantes. Ces disputes, parfois violentes, fragilisent le tissu social et compliquent la gestion de la crise. Si vous souhaitez en savoir plus, merci de découvrir notre article sur l’influence du déréglément climatique sur la gestion des conflits à l’Extrême-Nord 👇

Face à ces difficultés, de nombreux habitants choisissent l’exode. Les jeunes, en particulier, quittent leurs villages pour chercher de meilleures opportunités en ville, généralement à Douala ou à Yaoundé. Ce départ massif déstabilise les communautés rurales et accélère le déclin de l’agriculture locale.

L’Extrême-Nord du Cameroun est ainsi un exemple frappant des impacts du changement climatique. Les montagnes russes météorologiques que subit la région sont un signal d’alarme pour le monde entier. Il est crucial de soutenir les efforts d’adaptation locale. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons espérer stabiliser le climat et assurer un avenir durable pour cette région frappée.